Le Cinémascope est le format par excellence du cinéma Grand Spectacle. C'est pourquoi nous voulons lui rendre hommage en proposant une série de grands films qui, chacun dans leurs genres, ont su tirer profit de l'étendue des possibilités de ce format si particulier. L'importance de revoir ces titres sur Grand Ecran est capital pour pouvoir apprécier toute la beauté et les qualité de cette technique [qui est bien à l'étroit sur un poste de télévision] |
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La Planète des singes (1968) De Franklin J. Schaffner avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter. Vendredi 6 mai, 22h30 En 1972, Taylor et trois autres astronautes américains sont envoyés dans l'espace pour un voyage dont ils ne reviendront que 700 ans plus tard (le temps passant bien plus vite sur Terre que dans l'espace). Mais leur vaisseau s'écrase sur une planète inconnue. Les trois survivants doivent l'explorer pour y trouver de l'aide. Séparé de ses compagnons, Taylor va découvrir que cette planète est gouvernée par des singes évolués et que les humains y sont réduits en esclavage et traités comme des animaux. Réduits au rang d'objets de laboratoire, les humains sont invités à avouer leurs fautes. Le racisme, l'irrespect de la nature, la recherche irréfléchie au progrès et la menace nucléaire figurent en tête des griefs formulés à l'encontre des bipèdes méprisants que nous sommes. Alternant habilement scènes d'action et moments de réflexion, cette adaptation du roman de Pierre Boulle jouit d'un statut culte totalement mérité. Ancien metteur en scène des discours du président Kennedy, "golden boy" d'Hollywood de la fin des "sixties", Franklin J. Schaffner agence l'ensemble avec maestria. Immense succès en 1968, cette quête écologico-mystique donna naissance à de nombreuses suites, pour le moins décevantes. |
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Délivrance (1972) De John Boorman avec Burt Reynolds, Jon Voight, Ned Beatty, Ronny CoxJeudi 5 mai, 22h15 Quatre amis prennent quelques jours de vacances pour descendre une rivière capricieuse, appelée à être prochainement engloutie sous les coups des pelleteuses. Ces citadins aspirent à vivre de chasse, de pêche et d'air frais, en phase avec la nature, loin du chaos des villes. Bientôt, ces boys-scouts devront déchanter, subir de terribles épreuves et lutter pour rester en vie… La civilisation, le vie urbaine, la modernité ont perverti ce que la nature humaine avait de meilleur : ainsi s'énonce le message que semble d'abord véhiculer le film de John Boorman. "Revenons aux sources, au propre comme au figuré, et nous, citadins stressés et porteurs de valeurs néfastes, retrouverons le sens des vraies valeurs", tel est en substance le programme de Burt Reynolds et ses amis. Selon une mécanique perverse, cette quête écologique se trouve battue en brèche. Les paysages bucoliques masquent des pièges insoupçonnés, les "bons sauvages" se révèlent être des brutes dangereuses. Bientôt, le seul salut est la fuite. Pour Ed Gentry et ses compagnons d'infortune, la "délivrance" est à ce prix. Magnifiquement mis en scène dans des décors naturels de toute beauté, ce film de John Boorman, cinéaste anglais expatrié à Hollywood, fit l'effet d'une bombe à l'époque de sa sortie, tant il prenait un radical contre-pied des théories, alors en vogue, sur le retour à la nature. « Délivrance » a engendré une descendance nombreuse et inégale : celle des "survivals", ces thrillers ruraux dans lesquels des citadins évolués se retrouvent aux prises avec des sauvages déchaînés. Plus de trois décennies plus tard, son impact demeure sans égal. Le redécouvrir sur grand écran est un must ! |